25/8/2008
Le président chinois Hu Jintao durant la cérémonie de clôture des JO de Pékin, le 24 août 2008
PEKIN (AFP) — En réussissant à organiser les jeux Olympiques, la Chine a gagné du crédit sur la scène internationale sans donner de signes d'assouplissement de son régime politique, selon les experts.
"Nous ne voyons aucune intention du Parti (communiste) de renoncer à son monopole du pouvoir", souligne Joseph Cheng, professeur de sciences politiques à l'université de Hong Kong.
"Je ne crois pas que les autorités chinoises vont changer leur formule fondamentale de +croissance dans la stabilité+", ajoute-t-il.
L'extinction dimanche soir de la flamme olympique dans le stade national de Pékin a marqué la fin de sept années de préparation et de seize jours de compétitions qui ont permis au géant asiatique de faire montre de sa puissance.
Un "rêve de cent ans" au terme duquel la Chine estime "avoir honoré ses engagements solennels".
Certains avaient espéré que les XXIXe Olympiades seraient le "catalyseur" d'une ouverture du régime. Rien ne permet pour l'instant de l'affirmer. Bien au contraire.
"Il n'y aura aucune libéralisation politique", assure Tang Wenfang, professeur de relations internationales à l'Université de Pittsburgh (USA).
Pour lui, les conservateurs du régime sortent renforcés des Jeux. Ils ont tenu ferme sur des points clé - contrôle de l'internet, mise à l'écart des dissidents - provoquant la colère des défenseurs des droits de l'Homme et plongeant dans l'embarras le Comité olympique international.
"Les tenants de la ligne dure sont les grands gagnants (des Jeux). L'appareil sécuritaire d'Etat semble encore davantage présent et il bénéficiera de rallonges budgétaires et d'un pouvoir accru", pense aussi Willy Lam, expert basé à Hong Kong.
Même si des dizaines de milliers de touristes et de journalistes internationaux ont afflué du 8 au 24 août à Pékin, les autorités sont parvenues à empêcher les coups de projecteurs sur les questions des libertés publiques ou de la répression contre les Tibétains.
Les manifestants, la plupart étrangers, qui ont tenté de se faire entendre en ont été dissuadés, souvent par la contrainte, et les forces de sécurité ont entravé le travail des reporters dans les régions où vivent des minorités séparatistes.
"Avec tous les étrangers partis et l'attention du monde qui n'est plus fixée sur la Chine, elles (les autorités) pourraient prendre des mesures sévères de représailles", avance Tang Wenfang.
Mais, en dehors du pays, les Jeux "aideront le monde à percevoir la Chine de manière plus réaliste, plus positive", dit-il.
"Avant les Jeux, on ne parlait que de répression ethnique, des manifestations (écrasées par l'armée) de 1989 à Tiananmen, de la pollution, des pratiques commerciales inéquitables. Désormais les gens vont penser à Pékin de façon un peu plus positive", explique M. Tang.
Wing Thye Woo, professeur à l'Université de Californie (UCLA), confirme: "L'effet le plus notable de la réussite des Jeux pourrait bien se trouver hors de Chine". Il est, selon lui, désormais évident pour l'opinion publique mondiale que "le dragon s'est réveillé".
http://afp.google.com/article/ALeqM5jmosOCUmvWlchUxrF3kbaVH8YHqQ
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