Sunday, August 24, 2008

Les promesses des autorités chinoises n’ont été qu’un leurre»


Robert Ménard lors d'une conférence de presse en avril 2008 (photo Reuters)
A deux jours de la clôture des Jeux Olympiques de Pékin, RSF dresse un bilan désastreux pour la liberté d’expression en Chine. Son président fustige "la lâcheté" des dirigeants occidentaux.
Rym Ben Ameur
LIBERATION.FR : vendredi 22 août 2008


"Il n’y a pas eu de trêve olympique contrairement à ce qui est dit", s'indigne Robert Ménard, président de Reporters sans frontières. Son bilan à deux jours de la fin des J.O de Pékin est plus que négatif.
Il égrène la liste des abus commis: "50 militants des droits de l’Homme arrêtés, 15 citoyens arrêtés pour avoir demandé à manifester, 22 journalistes brutalisés ou interpellés…" Pour lui, "les promesses des autorités chinoises n’ont été qu’un leurre, ils ont menti sciemment, à tout le monde".

Si Robert Ménard ne s’étonne pas des mensonges chinois, il est sans pitié lorsqu’il évoque le silence du Comité Olympique: "L’an prochain, en 2009, il y aura une réélection du président du CIO. Comment voter pour Jacques Rogge, comment imaginer qu’on puisse réélire à la tête du CIO quelqu’un qui aura montré une lâcheté et une couardise sans comparaison depuis sept ans".

Encore moins tendre avec les dirigeants occidentaux, il balance avec sa véhémence habituelle: "Les Japonais, Bush, Sarkozy, ils ont tous perdu leur honneur de démocrates dans cette affaire".

Pour le président de RSF, "Sarkozy est devenu le champion du retournement de veste". Il ajoute: " l’argent conduit vraiment à l’aveuglement, je suis sûr que notre président ne ramènera pas une seule part de marché".

"Mascarade"

Evoquant la visite du dalaï lama, il s’emporte: "Quelle mascarade cette réception!". Envoyer sa femmes et ses ministres… Comment peut-on être un guignol de cet acabit?"

Robert Ménard sait faire preuve de lucidité concernant les actions de RSF, qu'il qualifie de "semi-échec étant donné que personnes n'a été libéré". "Mais au moins, nous sommes devenus un grain de sable, les gens ont pu voir que la Chine n’était pas une puissance morale" assène-t-il.
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/346965.FR.php

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