WASHINGTON - Le président américain George W. Bush est "très satisfait" de l'accord conclu entre Washington et Varsovie sur l'implantation en Pologne d'éléments du bouclier antimissile américain, a dit la Maison Blanche jeudi.
"Le président était très satisfait avec cette évolution", a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino.
Varsovie et Washington ont conclu jeudi un accord sur l'implantation en Pologne d'éléments du bouclier antimissile américain qui va à coup sûr augmenter les tensions entre la Russie et l'Occident, déjà exacerbées par le conflit en Géorgie.
La porte-parole a rejeté l'idée que l'accord puisse aggraver les tensions entre les Etats-Unis et la Russie, après l'offensive de Moscou en Géorgie.
"En aucune façon, le projet de bouclier antimissile du président (Bush) ne vise la Russie. En fait, c'est même logiquement impossible qu'il vise la Russie étant donné que la Russie pourrait le détruire", a-t-elle dit.
M. Bush et d'autres hauts responsables de son administration ont appelé la Russie à s'associer avec les Etats-Unis sur le radar, "donc je ne pense pas que cet argument tienne la route, si les Russes l'utilisent", a poursuivi Mme Perino.
La porte-parole n'était pas sûre que l'offre américaine de coopération avec la Russie ait survécu au conflit de Géorgie, mais un haut responsable américain a dit, sous couvert de l'anonymat, qu'elle était "toujours sur la table".
"L'objectif du bouclier antimissile est de protéger nos alliés européens face aux menaces (d'Etats) voyous, comme un missile d'Iran", a déclaré Mme Perino.
Elle n'a pas dit si l'accord avec la Pologne prévoyait de nouvelles garanties de sécurité des Etats-Unis pour leur allié ou un projet de construction d'une installation militaire permanente.
"Je suis heureuse d'annoncer que les négociations sont finies, et que nous avons paraphé un accord qui sera réexaminé, puis nous pouvons nous attendre à un accord final signé", a-t-elle dit.
"Bien-sûr nous saluons cette évolution. Nous pensons que cette défense antimissile est une contribution substantielle à la sécurité collective de l'Otan", a-t-elle ajouté.
Le Pentagone s'est dit "extrêmement satisfait d'avoir finalement conclu un accord avec la Pologne". Après celui obtenu avec la République tchèque, il "ouvre la voie pour nous permettre de fournir à l'Europe et aux Etats-Unis la protection contre des menaces de missiles balistiques comme l'Iran", a dit un porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.
"Je n'ai pas d'indication que l'invasion de la Russie en Géorgie ait influencé les négociations mais qui sait?", a-t-il poursuivi, "cependant, la défense antimissile européenne n'est pas destinée à contrer l'arsenal de missiles russes mais plutôt des menaces émergentes comme l'Iran".
L'accord préalable sur le bouclier antimissile, annoncé par le Premier ministre polonais Donald Tusk, a été officiellement paraphé par les négociateurs au ministère polonais des Affaires étrangères à Varsovie.
Les Etats-Unis vont ainsi pouvoir installer sur le sol polonais à l'horizon 2012 dix intercepteurs capables de détruire en vol d'éventuels missiles balistiques à longue portée.
Ce système est lié à un puissant radar qui sera installé en République tchèque. L'accord avec la République tchèque a déjà été signé officiellement le 8 juillet. Ces éléments font partie d'un vaste projet destiné à protéger le territoire américain d'éventuelles menaces de pays comme l'Iran.
L'accord, conclu avec deux anciens pays communistes devenus ses plus solides alliés, permet à Washington de marquer un point contre la Russie, qui proteste avec virulence contre un projet qu'elle qualifie de menace directe contre elle.
(©AFP / 15 août 2008 03h13)
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