14/8/08
Par Christopher Torchia AP
GORI, Géorgie - Au moins 20 explosions ont été entendues jeudi près de la ville stratégique de Gori en Géorgie, alors que régnait la plus grande confusion sur les mouvements des unités russes et leur éventuel retrait.
On ignorait dans l'immédiat si ces déflagrations signalaient la reprise des combats entre soldats russes et géorgiens, mais ces explosions ressemblaient à des tirs d'obus de mortier ou des tirs de mortier. Elles sont survenues après une confrontation tendue entre Russes et Géorgiens à un point de contrôle à l'entrée de Gori, la ville natale de Staline, à 100km à l'ouest de Tbilissi, la capitale. En outre, les responsables géorgiens qui s'étaient rendus dans Gori pour marquer un éventuel retrait russe sont repartis de manière inattendue à la mi-journée.
Alors que dans la matinée, le ministre géorgien de l'Intérieur annonçait que les troupes russes avaient amorcé leur retrait, moins de cinq heures plus tard, le ministère des Affaires étrangères annonçait que des troupes russes étaient à nouveau entrées dans la ville stratégique de Gori et dans le port de Poti sur la mer Noire où la Géorgie dispose d'un terminal pétrolier vital pour son économie fragile.
Par ailleurs, des journalistes de la télévision danoise se trouvant à l'extérieur de Gori avec un représentant du HCR, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, ont dit avoir été empêchés de pénétrer en ville par les chars russes. L'un d'eux a vu sa caméra saisie, et des miliciens ossètes ivres ont tiré au sol devant le groupe.
A Poti, une équipe d'APTN a vu un navire géorgien détruit, alors que deux blindés russes et deux camions de transport de troupes étaient sur le port, les soldats s'identifiant comme membres de la force de paix russe en Ossétie du sud. En lisière de la ville, un peu plus tôt, un autre convoi russe fouillait une forêt à la recherche de matériel militaire géorgien.
A Washington, un responsable américain a déclaré que les forces russes ont apparemment saboté des aérodromes et autres infrastructures militaires géorgiennes, dans le but d'empêcher la Géorgie de livrer un autre conflit à l'avenir. Ce responsable qui a requis l'anonymat a cité des témoignages sur place.
L'Europe et les Etats-Unis, pendant ce temps, continuent à envoyer en Géorgie des avions transportant des vivres, médicaments, tentes et couvertures. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), quelque 100.000 personnes ont été chassées de chez elles par le conflit, dont 12.000 habitants d'Ossétie du Sud qui ont fui vers le nord, en Russie.
Le Comité international de la Croix-Rouge, le HCR, le Programme alimentaire mondial ont également envoyé de l'aide humanitaire. L'Union européenne et l'Allemagne ont débloqué au total deux millions d'euros, tandis que la Finlande et le Danemark ont promis des fonds supplémentaires.
A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé jeudi que la question de l'intégrité territoriale de la Géorgie n'était plus à l'ordre du jour, signe que Moscou apporte désormais ouvertement un soutien inconditionnel aux deux régions séparatistes d'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie.
La déclaration de M. Lavrov survient alors que le Kremlin annonçait que le président Dimitri Medvedev allait rencontrer les dirigeants des deux régions séparatistes, réclamant leur rattachement à la Russie.
"On peut oublier toute discussion sur l'intégrité territoriale de la Géorgie parce que je crois impossible de persuader l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie d'accepter la logique selon laquelle on peut ramener par la force ces deux régions dans le giron de l'Etat géorgien", a fait valoir le chef de la diplomatie russe. AP
http://fr.news.yahoo.com/ap/20080814/twl-georgie-russie-091cf94.html
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