Friday, August 15, 2008

L'Otan fâche la Russie et déçoit la Géorgie

Par Christian SPILLMANN AFP - Mardi 12 août, 18h47

BRUXELLES (AFP) - L'Alliance atlantique a réussi mardi le tour de force de fâcher la Russie par une mise en doute de sa volonté de cesser les hostilités avec la Géorgie et de décevoir Tbilissi par les réticences de nombreux pays face à la demande d'adhésion du pays.


Les ambassadeurs des 26 pays membres de l'Otan se sont réunis au siège de l'Alliance peu après l'annonce de la décision des autorités russes d'arrêter leurs opérations militaires en Géorgie.

Ils ont ensuite reçu le chef de la mission de la Géorgie auprès de l'Otan, Revaz Beshidze, chargé de représenter la ministre des Affaires étrangères Eka Tkeshelashvili, "bloquée en Géorgie par la situation sur le terrain".

A l'issue de ces deux réunions, le secrétaire général Jaap de Hoop Scheffer s'est interrogé sur la réalité de l'arrêt de l'opération militaire russe et demandé que les troupes reviennent à leurs positions d'avant les hostilités.

"L'Otan espère que les informations de Moscou sur l'arrêt des hostilités sont vraies et dans ce cas, c'est un pas important, mais insuffisant", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

"La preuve de l'arrêt des hostilités sera donnée sur le terrain", a-t-il insisté.

Tout au long de son intervention, le secrétaire général de l'Otan a condamné à plusieurs reprises "l'usage excessif et disproportionné de la force par la Russie", mais il s'est refusé à critiquer l'intervention militaire menée par la Géorgie en Ossétie du sud, une région séparatiste pro-russe, considérée comme le détonateur de la crise avec Moscou.

"Je ne veux pas entrer dans les considérations de qui a fait quoi quand", a-t-il éludé, lorsque la question lui a été posée.

L'ambassadeur russe auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine, a jugé "immoral" de condamner l'intervention de la Russie, et a dénoncé "une offense à la mémoire des morts".

"Nous avons agi pour neutraliser un agresseur", a-t-il affirmé, accusant le président géorgien Mikheïl Saakachvili d'agir comme "un nazi".

L'intervention militaire géorgienne en Ossétie du sud a fait 2.500 morts et les troupes géorgiennes se sont rendues coupables de crimes de guerre, a-t-il affirmé, en invitant le secrétaire général de l'Otan à "se rendre sur place pour constater ces faits".

M. Rogozine avait demandé la convocation d'un conseil extraordinaire Russie-Otan pour pouvoir exposer la position de son pays, mais cette réunion a été différée.

Le secrétaire général de l'Otan a assuré mardi que ce conseil "se tiendra très prochainement".

Dmitri Rogozine a pris acte de cette explication et mis en garde les alliés. "Un partenariat donne une possibilité d'écouter. Si nos partenaires ne veulent pas nous écouter, alors ce n'est plus un partenariat", a-t-il averti.

L'ambassadeur géorgien s'est également montré assez désappointé par ses entretiens. Certes, Jaap de Hoop Scheffer a publiquement réaffirmé que "la Géorgie rejoindra un jour l'Otan", mais M. Beshidze a constaté les réserves émises par de nombreux pays à cette candidature.

"Il n'y a toujours pas de consensus sur cette question", a-t-il admis. "Certaines nations sont très loin d'une position commune", a-t-il souligné.

La candidature de la Géorgie, soutenue par Washington, divise l'Alliance.

Lors d'un sommet en avril à Bucarest, les dirigeants des pays membres s'étaient engagés à terme à admettre la Géorgie et l'Ukraine en leur sein mais leur avaient refusé le statut de candidat dans l'immédiat, sous la pression de la France et de l'Allemagne en particulier, soutenues par un groupe d'une dizaine de pays.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080812/twl-otan-georgie-russie-ossetie-abkhazie-d9fddae.html



L'Otan juge "insuffisant" l'arrêt de l'offensive russe en Géorgie

AFP - Mardi 12 août, 16h53BRUXELLES (AFP) - L'annonce par Moscou de l'arrêt de l'offensive russe en Géorgie est "un pas important mais insuffisant", a estimé mardi le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer, se disant en outre sûr que Tbilissi rejoindra "un jour" l'Alliance malgré les critiques de Moscou.

"C'est un pas important mais insuffisant", a dit le responsable de l'Otan à propos de la décision prise et annoncée mardi par le président russe Dmitri Medvedev d'arrêter l'opération russe en Géorgie.

"Ca sera une bonne nouvelle si c'est confirmé sur le terrain", a commenté M. de Hoop Scheffer, lors d'une conférence de presse au siège de l'Otan à Bruxelles, à l'issue d'une réunion des ambassadeurs des pays de l'Alliance.

"L'Otan espère que les informations sur un cessez-le-feu sont vraies", a encore tempéré le secrétaire général de l'Otan, en précisant qu'il ne s'était pas entretenu directement avec M. Medvedev.

Il a en outre jugé qu'un retour au "statu quo" était nécessaire, signifiant que toutes les forces en présence devaient retrouver les positions qu'elles avaient avant l'offensive géorgienne contre l'Ossétie du Sud.

"L'usage excessif, disproportionné de la force par la Russie a été condamné et déploré par le Conseil" de l'Atlantique-Nord, où siègent les représentants des pays de l'Otan, a encore dit Jaap de Hoop Scheffer.

"C'est la raison pour laquelle un cessez-le-feu est si important", impliquant une cessation des hostilités "immédiate", a-t-il ajouté.

Les ambassadeurs de l'Otan ont réclamé "une cessation immédiate des hostilités, un retour au statu quo d'avant le 6 août et un plein respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie", l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud faisant partie de la Géorgie, selon les pays de l'Alliance.

"La Géorgie est un partenaire respecté et un ami, et un jour la Géorgie rejoindra l'Otan", a par ailleurs assuré le chef de l'Otan, alors que cette perspective est vivement rejetée par Moscou.

"Le communiqué de Bucarest demeure", a-t-il ajouté en référence à un texte publié en avril par les dirigeants des pays de l'Otan à l'issue d'un sommet dans la capitale roumaine.

Ils s'étaient à l'époque engagés à admettre la Géorgie et l'Ukraine dans leurs rangs à terme, tout en leur refusant dans l'immédiat le statut de candidat officiel que ces deux pays réclamaient.

La Géorgie a d'ailleurs annoncé avoir demandé mardi, lors de la réunion des représentants des pays de l'Alliance atlantique à Bruxelles, une "assistance militaire" à l'Otan, notamment pour remplacer son système de radars détruit par l'offensive russe.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080812/twl-otan-russie-georgie-ossetie-conflit-d9fddae.html

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