Friday, August 15, 2008

Merkel chez Medvedev en plein conflit russo-géorgien

Par Benoît FINCK AFP - il y a 15 minutes

SOTCHI (AFP) - La chancelière allemande, Angela Merkel, devrait insister sur le respect de l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Géorgie vendredi lors d'une rencontre avec le président russe, Dmitri Medvedev, à Sotchi, dans le sud de la Russie.


Angela Merkel est arrivée en début d'après-midi à la résidence présidentielle Botcharov Routcheï (Ruisseau Botcharov), sur les bords de la mer Noire.

Si la chancelière avait été invitée par le président russe bien avant le déclenchement du conflit russo-géorgien, cette visite sera consacrée presque intégralement à la crise géorgienne, "de façon totalement ouverte et avec l'esprit critique qui sied", a fait savoir un porte-parole du gouvernement allemand à Berlin.

Angela Merkel affirmera aussi au président russe que la crise ne peut être résolue par des "moyens militaires", selon la même source.

La Russie a lancé une offensive militaire de grande envergure contre la Géorgie qui avait tenté de reprendre par la force sa région séparatiste d'Ossétie du Sud.

La rencontre de la chancelière allemande et du président russe s'annonce moins feutrée que la première. Angela Merkel avait été le premier chef de gouvernement étranger reçu par Dmitri Medvedev le 9 mars, une semaine après son élection.

Aux yeux de la chancelière, il est "totalement inacceptable" que la "légitimité du gouvernement démocratiquement élu de la Géorgie" puis être "mise en doute", alors que Moscou souhaite clairement le départ du président géorgien pro-occidental, Mikheïl Saakachvili.

"Lors des futures négociations politiques, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Géorgie ne peuvent pas être remises en question", a également souligné le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Thomas Steg.

Dans cette optique, la dirigeante allemande se rendra aussi à Tbilissi dimanche pour s'entretenir avec M. Saakachvili. Le président géorgien devait accueillir également vendredi la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, venue lui réitérer le soutien de Washington.

Bien placée en raison de rapports étroits avec Moscou et Tbilissi, l'Allemagne tentera de jouer un rôle de stabilisation dans le conflit du Caucase, sur fond de divisions au niveau européen.

Depuis le début des hostilités, Berlin a montré une grande mesure dans ses réactions à la crise, affirmant qu'aucune partie en présence n'était "innocente", mais pris soin d'éviter toute mise en accusation précipitée.

La chancelière Merkel s'est opposée aussi au sommet de l'OTAN en avril à une entrée accélérée de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'Alliance atlantique, prônée par Washington mais dont la perspective exaspère Moscou, qui y voit une menace à ses frontières, dans l'ancien bloc soviétique.

La mission de paix du président français, Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a suscité un grand nombre de critiques dans les anciens pays communistes de l'UE, où on lui reproche son manque de fermeté face à la Russie.

Plusieurs responsables européens, dont le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband, ont appelé à Bruxelles à un réexamen des relations entre la Russie et l'UE, compte tenu de l'offensive militaire russe en Géorgie.

Côté allemand, le ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a insisté sur le fait que l'Union européenne devait maintenir le contact à la fois avec Moscou et avec Tbilissi si elle veut jouer un rôle dans la stabilisation de la crise du Caucase.

Il s'agit aussi d'une région clé pour diversifier l'approvisionnement énergétique de l'Europe, trop dépendant de la Russie et, indirectement, pour la stabilité de l'Ukraine voisine.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080815/twl-russie-allemagne-georgie-conflit-ue-d9fddae.html

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