Friday, August 15, 2008

Rice attendue à Tbilissi, qui accuse l'armée russe de continuer d'avancer

Par Olga NEDBAEVA et Antoine LAMBROSCHINI AFP - Vendredi 15 août, 09h05TBILISSI (AFP) - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, dont le pays a durci le ton envers la Russie, était attendue vendredi en Géorgie pour y présenter des "clarifications" sur le plan de paix approuvé par Moscou et Tbilissi, qui accuse l'armée russe de poursuivre son avancée.


Environ 130 blindés russes ont quitté jeudi la ville de Zougdidi, dans l'ouest de la Géorgie, près de la république indépendantiste d'Abkhazie, et ont pénétré plus avant en territoire géorgien, a à cet égard affirmé dans la soirée le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur Chota Outiachvili.

La colonne, qui s'est engagée sur la route de Koutaïssi, la deuxième plus grande agglomération du pays, s'est arrêtée dans le village de Teklati, à une quarantaine de kilomètres au sud de Zougdidi, a-t-il précisé.

L'armée russe est accompagnée en Géorgie, dont elle contrôle "un tiers" du territoire, par "des milliers et des milliers de soldats irréguliers" pillant, et violant la population civile, s'est, en outre, emporté jeudi le président géorgien Mikheïl Saakachvili.

Avant son départ pour Tbilissi, Condoleezza Rice, a appelé, avec le président français Nicolas Sarkozy, les Géorgiens et les Russes à signer "sans délai" le plan de paix en six points accepté mardi par les deux belligérants.

Ce document prévoit le retour des combattants géorgiens dans leurs casernes et le retrait des troupes russes sur leurs positions d'avant le début, le 8 août, du conflit dans la région séparatiste d'Ossétie du Sud.

Mais la Géorgie soupçonne les Russes de traîner les pieds.

De plus le président Dmitri Medvedev a fait savoir que Moscou pourrait reconnaître l'éventuelle indépendance des régions séparatistes géorgiennes, alors que George W. Bush a assuré aux dirigeants d'Ukraine et de Lituanie qu'il restait entièrement attaché à "une Géorgie souveraine et libre et à son intégrité territoriale".

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitaly Tchourkine s'est néanmoins dit optimiste quant à l'approbation par le Conseil de sécurité des Nations unies d'un projet de résolution officialisant le cessez-le-feu entre Moscou et Tbilissi, négocié par Nicolas Sarkozy. Ce dernier s'est, de son côté, entretenu de la crise en Géorgie avec les chefs des gouvernements polonais, italien et britannique, Donald Tusk, Silvio Berlusconi et Gordon Brown.

La visite de Mme Rice à Tbilissi, qui s'y était déjà rendue les 9-10 juillet, s'inscrit dans un contexte de fortes tensions américano-russes que devrait contribuer à accroître l'accord conclu jeudi soir sur l'implantation en Pologne d'éléments du bouclier antimissile américain.

Illustration de la fermeté affichée par Washington envers Moscou, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, bien qu'il ait exclu le recours à une intervention militaire de son pays dans le conflit russo-géorgien, a averti que les relations américano-russes risquaient d'être affectées à long terme si les Russes ne changeaient pas d'attitude.

Pour la deuxième fois, l'armée américaine a annulé un exercice militaire qu'elle devait effectuer en commun avec la Russie, en raison du conflit russo-géorgien. Les Canadiens, qui devaient aussi y participer, à la fin du mois, ont pris une décision identique.

Quant aux autorités russes, elles ont continué à fustiger les Etats-Unis pour leur responsabilité présumée dans l'opération militaire géorgienne ayant déclenché les affrontements et les ont mis en garde contre tout soutien à Tbilissi qui risquerait d'aboutir à "la répétition du tragique scénario" de l'Ossétie du Sud.

Concernant la situation humanitaire en Géorgie, où l'accès aux zones ayant besoin d'une assistance ne s'est pas amélioré, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit jeudi "extrêmement préoccupé".

Les Etats-Unis, de même que la France, ont, pour leur part, dépêché de nouveaux avions de transport chargés d'aide destinée aux victimes du conflit en Géorgie.

Toutefois, un haut responsable de l'armée russe s'est interrogé sur la nature réelle des chargements envoyés par Washington.

"Demandons à la partie américaine de nous convaincre que les cargaisons de ses avions de transport sont de l'aide humanitaire", s'est exclamé le chef adjoint d'état-major Anatoli Nogovitsyne. "Pourquoi ne pas lever le rideau sur ce qui est livré ? Nous, les Russes, cela nous inquiète", a-t-il ajouté.

Rare lueur d'espoir sur le terrain, l'ambassadeur de France à Tbilissi, Eric Fournier, a annoncé l'engagement de la Russie de retirer, au plus tard vendredi, ses militaires de Gori, dans le centre de la Géorgie.

Une série d'explosions avaient été entendues jeudi par un journaliste de l'AFP autour de cette ville, la principale à proximité de l'Ossétie du Sud.

Le commandement russe a déclaré mercredi que ses soldats resteraient deux jours dans la cité en vue d'assurer un transfert progressif de son contrôle aux forces de l'ordre géorgiennes.

Quant à l'Ukraine, également critiquée par Moscou pour son soutien à Tbilissi, elle a fait savoir jeudi que les navires de guerre russes partis de Sébastopol (péninsule ukrainienne de Crimée, sud) pour appuyer les "forces de paix" russes en Géorgie devraient demander une "autorisation" à Kiev afin de revenir à leur port d'attache

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080815/twl-georgie-russie-conflit-usa-prev-d9fddae.html





Incertitude sur le retrait des troupes russes de Gori, Rice à Tbilissi

Par Dario THUBURN et Antoine LAMBROSCHINI AFP - il y a 42 minutesGORI (AFP) - L'incertitude régnait vendredi sur le retrait des troupes russes de Gori, épicentre du conflit russo-géorgien, tandis que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice arrivait à Tbilissi pour faire signer l'accord de cessez-le-feu par le président Mikheïl Saakachvili.Evènement


Aucun soldat russe n'était visible dans le centre de Gori mais de nombreux blindés russes étaient postés dans une base à quelque trois kilomètres de la ville géorgienne sur la route de Tskhinvali, la capitale de la république séparatiste d'Ossétie du Sud, a rapporté un journaliste de l'AFP.

"Des troupes? Quelles troupes? Nous n'avons pas de troupes dans la ville. Elles sont toutes à l'extérieur de la ville pour empêcher les pillards d'y entrer", a déclaré le colonel Igor Konochenkov, adjoint au commandant des forces armées russes.

Dans Gori, qui semblait déserte, quelques centaines d'habitants, des hommes d'âge moyen pour la plupart, étaient réunis sur deux places, au centre-ville, dans l'attente d'une aide humanitaire de Tbilissi, la capitale géorgienne.

"Nous attendons de l'aide de Tbilissi, du pain, du sucre", a expliqué Sachka Korguichela, 44 ans. "Il n'y a pas de gaz, d'électricité, d'eau dans la ville".

Un silence irréel régnait sur la ville, jonchée de débris de verre, les vitrines des magasins étant brisées et les façades criblées d'impacts de balles.

Les forces russes doivent se retirer vendredi de Gori et en remettre le contrôle aux autorités géorgiennes, selon l'ambassadeur de France à Tbilissi Eric Fournier, dont le pays a négocié un accord de cessez-le-feu entre la Russie et la Géorgie.


"Le chef de la police de Gori essaie de négocier le transfert du contrôle de la ville" avec le général russe commandant les troupes dans la zone, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur Chota Outiachvili.

A deux kilomètres de Gori, sur la route venant de Tbilissi, plusieurs dizaines de soldats russes et six véhicules blindés bloquaient la route dans la matinée, a constaté un journaliste de l'AFP. Seuls quelques camions avec des croix rouges étaient admis dans la ville.

"Nous sommes arrivés depuis la Tchétchénie, nous avons reçu l'ordre de venir vendredi (8 août, jour de l'offensive géorgienne en Ossétie du Sud). Nous sommes restés à Gori tout le temps", a-t-il dit.

Selon un autre soldat russe, "il y a 5.000 militaires russes à Gori".

"Nous sommes arrivés depuis la Tchétchénie, nous avons reçu l'ordre de venir vendredi (8 août, jour de l'offensive géorgienne en Ossétie du Sud). Nous sommes restés à Gori tout le temps", a-t-il dit.

Selon M. Outiachvili, les véhicules blindés russes continuent leurs mouvements en Géorgie occidentale. Quelque 130 blindés ont pénétré sur le territoire géorgien jeudi soir, se dirigeant vers la ville de Zougdidi.

Vendredi la colonne s'est divisée en trois groupes, l'un restant près de la ville de Senaki, l'autre se dirigeant vers l'est et la troisième allant à l'ouest, vers la ville de Poti.

"Nous ne savons pas quelles sont leurs intentions", a ajouté M. Outiachvili.

Sur le front diplomatique, Mme Rice est arrivée à Tbilissi avec pour mission de faire signer au président géorgien l'accord de cessez-le-feu négocié par la présidence française de l'Union européenne

Avant son départ de France, où elle a rencontré le président Nicolas Sarkozy, elle a appelé Géorgiens et Russes à signer "sans délai" le plan de paix en six points accepté mardi par les deux belligérants.

Ce document prévoit le retour des combattants géorgiens dans leurs casernes et le retrait des troupes russes sur leurs positions d'avant le début du conflit, le 8 août.

Les forces géorgiennes remplissent leurs obligations prévues par le plan de paix et retournent dans leurs casernes, a déclaré vendredi le chef-adjoint de l'état-major de l'armée russe, Anatoli Nogovitsyne.

Mme Rice n'apporte "pas de nouveau document" au président Saakachvili mais "des clarifications sur ce que signifient certains termes" du texte, a expliqué un responsable du département d'Etat ayant requis l'anonymat.

Le plan en six points a suscité des critiques, en Pologne et dans les Etats Baltes, notamment parce qu'il ne mentionnait pas le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie.


Les Etats-Unis s'inquiètent également du cinquième point qui prévoit le retrait des forces militaires russes "sur les lignes antérieures au déclenchement des hostilités" mais ajoute que "dans l'attente d'un mécanisme international, les forces de paix russes mettront en oeuvre des mesures additionnelles de sécurité".

M. Sarkozy a apparemment convaincu la délégation américaine que ces "arrangements de sécurité" seraient "très limités" dans le temps, selon ce responsable.

Mikheïl Saakachvili a pour sa part déclaré que la Géorgie n'était prête à "aucun compromis" avec Moscou et que les seules négociations éventuelles devaient porter sur le retrait des "forces d'occupation" russes, dans un entretien publié vendredi par le quotidien russe Kommersant.

http://fr.news.yahoo.com/afp/20080814/tts-georgie-russie-conflit-prev-c1b2fc3.html


Géorgie: les troupes russes bloquent toujours Gori

AP - Vendredi 15 août, 08h49
GORI, Géorgie - Les troupes russes bloquaient toujours vendredi la ville stratégique de Gori en Géorgie alors que le doute s'installe sur un retrait pourtant prévu par l'accord de cessez-le-feu entre Moscou et Tbilissi.

La ville natale de Staline est située le principal axe routier reliant l'ouest et l'est de la Géorgie et la présence russe coupe effectivement le pays en deux. Vendredi matin, les chars russes continuaient de bloquer la route conduisant à Gori.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, les forces russes doivent se retirer jusqu'aux positions qu'elles tenaient avant le déclenchement du conflit il y a une semaine dans la région séparatiste d'Ossétie du Sud et qui a vu l'entrée des troupes russes en Géorgie.

Par ailleurs, un porte-parole du ministère géorgien de l'Intérieur a déclaré que contrairement aux informations qui ont circulé, il n'y avait pas de troupes russes à Kutaisi, la deuxième ville du pays. AP

http://fr.news.yahoo.com/ap/20080815/twl-georgie-russie-091cf94.html

No comments: